Les Français Youssef Krou et Arnaud Gauthier-Rat ont remporté samedi 3 décembre le tournoi Elite 16 de Beach-volley à Torquay, en Australie. Il s’agit de leur première victoire sur le circuit mondial, dans un tournoi de première catégorie. Youssef est licencié à l’AS Cannes Volley-ball qui l’aide au travers d’un contrat de sportif de haut niveau. Après avoir été formé chez les Dragons et joué en salle jusqu’en 2013-2014 comme récep-attaque, il s’est lancé avec brio et envie dans le grand bain du beach, toujours sous les couleurs de sa ville, Cannes qu’il aime tant. Retour avec le leader français du ranking de Beach, sur cet énorme titre avec en point de mire les JO de Paris 2024.
-Une 1ère victoire sur le circuit mondial et une 1ère pour un duo français depuis 2014, ça doit faire du bien ?
”Il y a eu d’autres médailles d’or, sur des tournois moins cotés depuis 2014, les frères Aye ont gagné un tournoi Futur au Portugal cette année. C’est surtout la 1ere médaille d’or en Grand Chelem ou Elite 16 depuis cette année pour la France. Du bien, oui c’est clair, avec ces dernières années, beaucoup de questions, et puis un désir profond d’essayer de faire une olympiade sans embûches ( même s’il y en aura sûrement jusqu’à Paris 2024 ) Beaucoup de travail avec un nouveau partenaire, Arnaud Gauthier-Rat, une qualification aux Championnats du monde (une première depuis 2015 ) et pour terminer la saison, donc oui, elle fait du bien !”
-Pour arriver à un tel niveau de performances, il faut être très complices dans le duo. Comment s’est passée la construction de cette nouvelle paire avec Arnaud Gauthier-Rat ?
“Il faut avant tout un même objectif, c’est facile à dire. Ensuite il faut apprendre à se connaître sur et en dehors des terrains, savoir quand parler, comment parler aussi. Nous avons commencé à jouer ensemble dos au mur en novembre 2021, suite à un remaniement des paires du groupe France. Notre objectif était très clair, nous qualifier aux championnats du monde. Puis ” jouer ” autant de tournois et de matchs possibles en prenant nos vies personnelles en compte. L’organisation et la planification autour de ces objectifs avec les entraîneurs, les préparateurs physique et psychologues du sport au CREPS nous ont permis d’atteindre nos objectifs minimum sur tous nos tournois, sauf une contre performance. L’entraînement c’est une chose, mais jouer les matchs, ressentir la pression ensemble sur le terrain, c’est cela qui permet à l’équipe de se développer aussi. Je dirai que notre association s’est faite naturellement avec nos compétences spécifiques et notre désir de performer aux JO de Paris 2024.”
-Tu es 1er au ranking du Beach-volley français, c’est important d’être leader en perspective des JO de 2024? Comment vont être choisies les 2 paires françaises ? Êtes-vous sûrs d’y participer ?
”Il faut clarifier le système de qualification avant. Si 2 paires se qualifient par le ranking a l’issue de la saison olympique, ce sont ces 2 équipes qui iront aux Jeux Olympiques. Si ce n’est pas le cas, la France en tant que pays hôte à une équipe dans chaque genre directement qualifié. C’est un choix fédéral, qui aujourd’hui n’est toujours pas très clair. Etre leader dans cette course est une bonne chose, car en cas de non qualification par le ranking, nous espérons que la meilleure equipe participera aux Jeux. Nous repassons leader aux points. Après ce résultat, place que nous avions perdu pendant quelques temps, elle nous avait été raflée par la jeune paire Canet/Rotar. Les Aye’s brother font 2 très bons tournois aussi en Australie, ils augmentent leur capital point, et ensuite Lyneel Bassereau ont eux aussi graté des points. Je pense que l’année prochaine, il devrait y avoir quasiment 4 équipes françaises par tournoi, ce qui est une première depuis que je joue au Beachvolley. Donc pour terminer sur ce sujet, le seul moyen d’être sur d’y participer c’est de gagner notre place par le ranking olympique, sinon notre participation dépendra d’une décision fédérale.”
-Tu es licencié à l’ASCannes Volley-ball, qui t’aide dans ta carrière, tu suis le club et ses résultats, quel regard as-tu sur le titre de champion de France, la descente en Ligue B et cette saison de reconstruction?
”J’ai toujours été un fervent supporter du club, j’y ai débuté en minime 2 avec des amis devenus ma famille maintenant. Bien sur que je suis les résultats du club, le titre de champion face à Chaumont était fantastique, dommage que le public n’ai pas pu y assister d’ailleurs. La saison suivante avec la descente en Ligue BM, c’était clairement un choc, quelque chose n’a pas pris malgré tous les efforts des joueurs et du club pour essayer d’éviter la descente sur la phase retour. Puis cette possibilité de faire jouer l’équipe nationale chinoise dans le championnat, le repêchage n’était pas loin non plus. Bref maintenant vous trustez la tête du classement, après avoir battu Mende ce week-end 3-0 et puis surtout y a mon chouchou Sam Cohen qui a pu intégrer le collectif professionnel et y faire ses premières prestations ! C’est fantastique !
-Et pour terminer, un mot sur ta ville de cœur, Cannes. Tu te vois y revenir pour terminer ta carrière ? Entraîneur…de Beach peut-être ?
“Cannes c’est chez moi. Bien sur que j’aimerais y revenir, me poser avec ma compagne, être à côté de mes amis et de ma famille. Pour l’instant ce n’est pas dans les plans à très court terme, mais à plus long terme, ce n’est pas impossible…mention Spéciale au club qui me supporte via un contrat de sportif de haut niveau aidé, et Stéphanie Medina (NDRL la responsable administrative du club) qui me supporte depuis mes 18 ans aussi !!!”
Merci Youssef et bon retour d’Australie.